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Site romain de l’Île Saint Martin

Découverte archéologique exceptionnelle

Gruissan s’inscrit comme un site stratégique car situé à l’entrée de ce vaste complexe portuaire romain.
Déjà, dans les années 70, les travaux de creusement du Port de la mission Racine avaient permis des découvertes importantes et prometteuses.
A l’époque, malheureusement, le Patrimoine n’était pas une priorité.
A Gruissan, c’est grâce au GRASG et son Président fondateur, Jean Graulle, qu’a été relancé le chantier des fouilles ici, sur l’Ile Saint Martin mais aussi sur Tintaine. Désormais, le Président du GRASG, Alain Calvet et son équipe ont repris le dossier avec compétence et conviction.
Le GRASG a relevé le Défi avec le soutien de la Mairie. Maintenant, la Région et l’Etat ont mis les Moyens. Et les premiers résultats sont déjà remarquables.

LE RÉSULTAT DES RECHERCHES

Situé sur l’île Saint-Martin, un vaste établissement littoral gallo-romain vient d’être dégagé sur 2 500 m² par le laboratoire d’Archéologie de Lattes-Montpellier et l’Université de Séville.

Cette fouille d’envergure dirigée par Stéphane Mauné et Guillaume Duperron (CNRS-Université de Montpellier III) est menée par une équipe qui regroupe une trentaine d’étudiants français et espagnols ; elle est financée par la Région Languedoc-Roussillon et le Ministère de la Culture dans le cadre d’un vaste projet de recherche collectif coordonné par Corinne Sanchez (CNRS) et qui porte sur les ports antiques de Narbonne.

On sait combien fut important pour la capitale de la province de Narbonnaise l’aménagement de structures portuaires destinées à conforter son rôle de grande place de commerce méditerranéen pendant toute l’Antiquité. Par Narbonne transitaient à la fois les importations destinées à toute la partie occidentale des Gaules mais également les richesses (fer, argent, vin, céramique, poix, denrées alimentaires) issues de l’exploitation de son vaste territoire.

Dans un milieu naturel difficile marqué par l’existence de l’embouchure de l’Aude et des étangs, les Narbonnais ont mis en place un système portuaire complexe associant les débarcadères de Port-La-Nautique, les jetées du Castelou, le phare et le complexe de Tintaine à Gruissan ainsi que l’établissement de Saint-Martin.

Occupé entre la fin du IIème siècle av. J.-C. et le VIème siècle ap. J.-C., cet établissement, longtemps considéré comme une grande villa maritime, a livré un exceptionnel ensemble de constructions organisé autour d’une vaste cour et doté de portiques et galeries occupées par des boutiques et des espaces artisanaux associés à des thermes.
Occupant le centre du dispositif, un bâtiment en grand appareil indique le caractère monumental de cet ensemble situé en bordure de l’étang de l’Ayrolle et contrôlant le grau donnant accès à la mer.

LA PRÉFECTURE MARITIME DE NARBONNE

Peut-être s’agit-il du siège de la préfecture maritime de Narbonne, chargé de contrôler le commerce maritime et lagunaire et abritant les bureaux de sociétés de transport internationales, telle celle des Fadii. Cette illustre famille de Narbonne prenait une part active au commerce de l’huile de Bétique (Andalousie) en direction de Rome et faisait aussi produire dans ses ateliers narbonnais, des matériaux de construction en terre cuite.
Son plus illustre représentant, Sextus Fadius Secundus musa, connu par une belle inscription lapidaire de Narbonne était au milieu du IIème siècle, naviculaire (commerçant maritime), flamine provincial (prêtre du culte d’Auguste) et patron des fabri subaediani narbonnais (corporations artisanales de Narbonne).

Ainsi s’affirme à travers les premiers résultats de cette vaste fouille archéologique, l’ouverture vers les cités de toutes les rives de la Méditerranée de Gruissan et de Narbonne dont l’histoire commune toute entière est tournée vers la mer nourricière et pourvoyeuse de richesses.