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Remise de la médaille de la ville à l’abbé Georges Rieux

le 25 août, 2023

Départ de l’Abbé Georges Rieux

Un engagement reconnu par une médaille de la ville

Après 12 ans d’accompagnement des Gruissanais dans les moments de bonheur et festifs, mais aussi dans les plus douloureux, Georges Rieux quitte la paroisse pour devenir recteur de la cathédrale de Carcassonne.

Didier Codorniou, maire de Gruissan, a salué l’ouverture d’esprit, l’écoute et le dévouement de l’Abbé envers les pratiquants mais aussi pour l’ensemble des Gruissanais.

Une 58ème médaille de la ville vient honorer un homme de conviction pour cette empreinte généreuse et humaine qu’il laisse à Gruissan.

Nul doute que nous croiserons Georges Rieux, au détour des rues de notre village dont il a apprécié l’accueil et le sens du partage.

Discours de Didier Codorniou, maire de Gruissan

Georges Rieux est ordonné prêtre en 1979.

Aumônier au Lycée Paul Sabatier de Carcassonne pendant 12 ans jusqu’en 1991.

De 1991 à 2004, il sera formateur de prêtres à la Faculté de théologie de Toulouse et enseignant.

Prêtre à Conques sur Orbiel et à la paroisse de Coursan.

Depuis 2010, il officie à la paroisse de Gruissan et sur le Narbonnais.

C’est donc le cœur serein que Georges fort de ses formations et de son expérience professionnelle, solidement ancré dans sa foi, peut alors s’engager en toute sérénité dans son chemin de vie, au plus près des habitants.

Ce parcours à la fois riche et ouvert illustre une ouverture d’esprit et une grande intelligence.

Cette ouverture, cette écoute, ce dévouement, cette présence à la fois discrète et ô combien précieuse nous les avons pleinement vécus et appréciés à Gruissan avec un abbé au plus près des autres, toujours à l’écoute avec son prochain.

Que ce soit pour la Saint Pierre ou la Fête des vendanges, pour la mise en place des soirées musicales, pour la Pâquette ou pour d’autres cérémonies dans les bons moments ou dans la difficulté et parfois le deuil, Gruissan à toujours pu compter sur son fidèle Abbé.

En cette fin d’année, il va partir en tant que Recteur de la cathédrale de Carcassonne et pour rejoindre le Conseil Episcopal afin d’accompagner Monseigneur Bruno Valentin.

C’est la 58ème médaille de la ville que nous remettons, ce qui lui donne plus de valeur humaine.

Cette médaille de la ville est un geste simple et fort de reconnaissance pour l’empreinte généreuse et humaine que vous avez laissé à Gruissan.

J’insiste sur le mot simple car je sais que c’est une valeur que vous portez au plus profond de vous.

Discours de l’abbé Georges Rieux

Monsieur le Maire,

Je suis extrêmement touché par votre démarche et votre gratitude élogieuse me remplirait de confusion si je ne m’empressais de partager votre merci chaleureux avec ceux et celles qui, de mille manières, entourent le prête qui leur est donné pour assumer avec lui un service qu’il ne peut ni ne doit assurer tout seul. Y-a t’-il un point commun entre une mairie, une paroisse et une équipe de rugby ? Selon une expression qui vous est chère je dirai : « il faut jouer collectif ».

En vous disant merci, Mr le Maire, pour votre confiance qui s’est forgée au fil des années dans des moments joyeux ou douloureux, souvent émouvants, je vous remercie pareillement vous tous et toutes car vos visages esquissent comme un bouquet de talents, de conseils, d’accueil, de délicatesse, de soutien, d’hospitalité, de partage, de réflexions échangées, de travail en commun. Et merci au Réveil Gruissanais, toujours présent, avec ses partitions profanes, patriotiques, ou sacrées, toujours adaptées au fil des saisons. Et si hélas, mes humeurs ou paroles intempestives vous ont blessées, je compte sur votre indulgence.

Quand j’étais formateur de prêtes, j’ai accompagné un saint-cyrien qui était d’humeur égale, quelles que soient les circonstances. Il avait des nerfs d’acier, il est aujourd’hui archevêque.

Prendre la parole « sous les vitraux » de votre Mairie est un grand honneur. Une complicité de bon aloi a été perçu par quelques-uns, d’ici ou d’ailleurs, entre le Maire et le Curé tout et si bien qu’en nous voyant côte à côte, un estivant s’est écrié « oh, don Camillo et Peppone » … et il a ajouté … »et en plus ils ont l’aire de s’entendre ».

Par-delà l’anecdotique, cette perception donne à réfléchir sur les rapports qu’entretiennent, dans notre pays, les deux institutions que nous représentons : l’Etat et l’Eglise.

J’ose un bond en arrière dans notre histoire bimillénaire. Lorsque Clovis écrivit aux évêques gaulois pour les inviter à son baptême, il eut ce propos, soigneusement conservé dans les archives du Concile d’Orléans : « nos pouvoirs sont distincts, mais ensemble nous pouvons servir l’homme » une pensée moderne.

Un état Laïc permet à chaque composante d’une société plurielle, de donner le meilleur d’elle-même au service du bien commun. (Lequel est au-dessus de l’intérêt général : bon sujet de philo).

Notre collaboration heureuse, illustre, à l’échelle locale, ce double principe fait de distinction et de synergie, sans confusion.

Quelques tableaux peuvent l’illustrer.

Merci pour la restauration du Cimetière Marin : il est arpenté par des priants, des sportifs, des amoureux du patrimoine, des promeneurs, des malades en chimio, à la première heure du jour.

Une équipe locale passionnée, issue de vos services, sous tous les temps, a travaillé dur à sa restauration. Elle a fait mon admiration et a réussi, par sa perception du génie du lieu, à infléchir quelques décisions d’architecte. Ce qui confine au miracle.

Merci pour le gardiennage de la chapelle. Un grand désir se fait jour : qu’elle soit ouverte en février et à Toussaint pour compenser sa fermeture estivale. Je fais mien ce désir. Les écrits multilingues du Livre d’or attestent combien elle touche les cœurs. Elle vous relie à l’universel.

Merci pour l’eau changée en vin, chaque automne pour le régal des assoiffés, après la bénédiction du Vin Nouveau. Cette tradition colorée plonge ses racines dans le sacré immémorial de l’offrande des prémices. Jean- Michel Arribaud écoute l’homélie avec attention et vous-même Didier, m’avez dit il y a deux ans : « Eh bien, ce soir vous êtes particulièrement en forme » il est vrai que j’avais commencé en disant : « vous n’allez pas souvent à la messe » Toute l’assemblée avait applaudi.

Merci, à la chorale des Enfants des Ecoles, réunis et préparés par Esther quand, lors des concerts de Nadalet, ils chantent avec enthousiasme devant l’autel : « Enfants de Palestine et Enfants d’Israël » un bel hymne à la paix tant désirée dans la joie partagée de Noël qui vient.

Merci pour l’accueil que vous avez réservé à notre nouvel évêque à la Maison de la Méditerranée, le soir du 17 mai. Avec Isabelle, avec les élus qui avaient répondu à la double invitation, avec une forte délégation de pêcheurs, avec les représentants de la Culture et des Associations, vous avez pu constater combien l’église, par le premier de ses pasteurs à l’échelle d’un diocèse, s’intéresse à la vie économique d’un terroir, à ses difficultés, à ses projets. Un plongeon dans la vie concrète pour un échange fructueux et vrai.

Merci pour votre présence, quand votre agenda le permet, à la messe pour les migrants péris en mer. Cette année nous ont rejoints des hommes et des femmes d’autres obédiences humanistes, défenseurs de causes humanitaires. Ils ont participé à la messe du 6 août et au repas tiré du sac parce qu’ils pressentent que la grâce propre est la nôtre rejoint leur combat pour la dignité humaine.

Amis, j’aime l’Eglise en dialogue, en conversation avec les cultures et les courants de pensée, j’aime l’Eglise experte en humanité.

J’aime les sourires bienveillants des mamans musulmanes, et des pères aussi, quand ils viennent saluer « Leila Myriam » dans votre église paroissiale, si élégante, si visitée, et dominée par la Mère de tous.

J’ai cherché, pour clore mes balbutiements, une pensée qui pourrait être pour chacun et chacune d’entre nous comme une feuille de route.

Je l’ai trouvée dans cette riche plaquette que l’épiscopat français à dédier à Robert Schuman. Je cite : « il n’était jamais préoccupé de lui-même mais seulement et toujours des autres » (Doc. Episcopat, n°8, 2020).

Qu’elles soient républicaines et couronnées, nos démocraties sont fragiles mais elles deviennent fortes quand elles s’appuient sur le don de soi.

Je suis heureux de vous offrir cette plaquette Monsieur le Maire, elle est émaillée de pépites dont celle-ci : « Vécue comme un engagement désintéressé au service de la Cité, au service de l’homme, la politique peut devenir engagement d’amour vis-à-vis de son semblable ». R.C.

Merci, Monsieur le Maire, et merci à chacun et chacune d’entre vous.

La mémoire du cœur est indestructible : Gruissan y aura toute sa place.

Croyez à ma gratitude et à ma prière pour vous.

Le cher père Thibault Remaury et sa petite équipe Marc Olivier et Etienne seront bientôt à votre service.

Accueillez-les avec confiance et avec joie.

P. Georges Rieux

Mairie de Gruissan

le 23 août 2023